Entre religion et laïcité : la voie française : XIXe-XXIe siècles

En 1905, la loi de séparation des Églises et de l’État jette les bases de la laïcité française, provoquant divisions, crises et débats dont les récentes affaires, comme les « signes religieux ostentatoires », ne sont que des avatars. Deux ans après sa commémoration, cette synthèse est soucieuse d’unir pour la première fois l’approche de l’historien et celle du sociologue. Depuis les prémices, avec l’Édit de Nantes de 1598, jusqu’à la Séparation de 1905, l’histoire de la laïcité française est accompagnée durablement d’une tentation de violence antireligieuse, par « haine démocratique » de la religion. Cette crise surmontée, le XXe siècle se montre beaucoup plus favorable à l’expression publique des religions qu’on ne le reconnaît habituellement de part et d’autre de la frontière laïque.
Sont posées également les questions de l’exportation du modèle laïque français, notamment dans la Turquie et la Tchécoslovaquie de l’entre-deux-guerres, de son attitude face à l’Islam de l’Empire colonial et de la francophonie. L’auteur, Patrick Cabanel, non content de proposer une vision de l’ensemble de la laïcité en France, réfléchit finalement sur les formes de permanence culturelle de la « nature catholique » de la France et sur la religion civile, entre Marianne et culte laïque des morts (Soldat inconnu, Panthéon) que la République a cherché à mettre en place, en y parvenant peut-être.